Pascal nous donne une orientation : « lesprit croit naturellement et la volonté aime naturellement ; de sorte que, faute de vrais objets , il faut quils sattachent aux faux » . Il nous permet de nous interroger face à loffre massive que procure internet de « faux objets » sur la forme et le coût psychique de lamour ainsi investi et le problème du passage ou du retour à la réalité. [.../...]
Les correspondances manuscrites néchappent pas à cette problématique dont Roland Barthes a défini limpasse :
Qui maime pour moi-même ne maime pas pour mon écriture (et jen souffre). Cest sans doute quaimer deux signifiants dans le même corps, cest trop ! Cela ne court pas les rues. Et si par exception cela se produit cest la coïncidence, le Souverain Bien. [.../...]
Lécrivain, lecteur averti, joue de cette ambiguïté et sait que ce quil communique ne sera pas entièrement compris et que la part de lautre, de qui lira son texte contiendra la projection de la vie psychique de ce dernier et lui échappera. Il sadresse de ce fait généralement à un lecteur anonyme inconnu, fantasmé lecteur idéal. Lidéalisation est une constante dans la relation artistique et dans les correspondances. [.../...]
Le virtuel permet à limaginaire de se déployer sans limites et chacun peut y transporter son bagage dangoisses , chimères etc mais sans avoir à se confronter au réel, dans un enfermement où chacun définit lusage quil en a en fonction de son engagement propre , il ny a plus ni vérité ni mensonge, tout est vrai et faux à la fois. [.../...]
http://cecool83.blogspot.com/2009/07/nicole-fabre-au-miroir-des-reves.html